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Visite dans le parc du château de La Faucherie le vendredi 29 avril 2022
Ce domaine est identifié à la fin du XVIe siècle comme propriété de bourgeois de La Rochelle, puis aux XVIIe et XVIIIe, successivement celle de plusieurs familles irlandaises. C’est au cours du XIXe que La Faucherie devient propriété des Mörch, achetée par Wladimir, famille d’origine norvégienne, dont l’un des membres armateur fit construire le môle d’escale de La Rochelle. Le château actuel (reconstruit après un incendie) date de la seconde moitié du XIXe et est composé de 2 corps de bâtiments accolés perpendiculairement, flanqués d’une tour carrée sur l’avant, et d’une tour cylindrique sur l’arrière.
Par le mariage d’une fille, il devient résidence d’été de la famille Rheims, couvrant 15 hectares, en bordure de l’aéroport, que nous allons découvrir en partie.
Juste après la grille, un ensemble d’une dizaine de tilleuls, dont certains présentent des « blessures » dues aux tempêtes, et soignés avec du béton ou plaque de zinc ; remède qui n’est plus d’actualité. Puis, sur la gauche du château, honneur aux ainés, le plus vieux du domaine est un Cèdre du Liban âgé de quelques 250 ans : à défaut de compter les stries par une coupe, il est debout malgré la perte d’un tronc ! Encore une tempête (celle de 1999) ; pour dater, il faut multiplier son diamètre à environ 1 m de hauteur par 3.1416 et appliquer un coefficient de 1.5 à 3 suivant les espèces, à vos calculettes ! Devant lui a été planté une jeune pousse qui n’a pas l’air bien en point, mais dont le dessous de l’écorce est encore vert donc en vie, sinon il serait marron.
Au pied de ce bel arbre, nous profitons d’une vue sur prairie et d’une allée coupée récemment pour notre confort de cheminement entre ses voisins les chênes rouge d’Amérique, mais bien verts en cette période, et malgré leur dédain des sols calcaires, ici ils trouvent la matière organique pour se développer grâce aux alluvions déposées il y a bien longtemps ; et pourquoi rouge, revenez en octobre pour un paysage digne du Canada. Des chênes européens poussent à proximité et les glands sont différents, sorte de bonnet basque en guise de cupule écailleuse. Les pommes du cèdre sont encore dans l’arbre et font la joie des écureuils. A côté, un érable de Montpellier au feuillage plus clair et fleurs en pousse, et un cèdre de l’Himalaya laisse ses cônes s’écailler. A proximité, une pousse déjà bien formée de Ginkgo ou Arbre aux 40 écus, à croissance assez rapide.
Nous empruntons l’allée des marronniers aux fleurs parfumées, dont certains arbres sonnent creux ? ils luttent contre son ennemi : le chancre. Ce type d’arbre aurait été rapporté par la compagnie des Indes lors de ses nombreux allers et retour entre Mexique et La Rochelle. Un rappel : aller voir le remarquable chêne de la Liberté à Marsilly. Devant un marronnier aux fleurs rose, hybride presque stérile, nous constatons l’alignement et l’ombre portée par ces arbres, auxquels juste on reproche les feuilles mortes de l’automne, à ramasser !
Nous cueillons les fleurs très odorantes d’un tilleul argenté de plus de 180 ans, mais dont le nectar n’est pas digeste pour beaucoup d’insectes butineurs, par bravade notre guide mange des jeunes feuilles d’un autre tilleul à petite feuille à coté d’un tilleul à grande feuille de couleur « vert tendre », toutes utilisables en phytothérapie. Un peu de technique : les inflorescences sont composées d’axes de pédoncules de fleurs et de structures protectrices nommées bractées. Les boutons floraux bien développés peuvent se transformer en condiments très connus, les Câpres. Regroupement devant un érable et ses samares « hélicoptères » chers à nos jeux d’autrefois.
On avance dans une allée avec le château en fond qui débouche sur un pré nommé le vélodrome, un royaume pour un apothicaire, assez vaste pour y tourner ? oui, mais sans écraser l’Akène du pissenlit ; autour de cette « arène » des arbres décapités, cassés, ou brisés par la tempête et …
Le litige avec l’aéroport ressurgit au fil de la visite, en effet de l’allée des marronniers jusqu’au bord des jardins et garennes, TOUT devrait être rasé pour la sécurité des décollages dignes d’un aéroport international !!! mais qu’il fait du bruit cet avion qui passe et repasse au-dessus de nos têtes…Qui a commencé ? la nature et ses arbres ou l’implantation par l’homme pressé du XXe siècle, d’une piste de lancement d’appareils bien bruyants. La lutte est inégale et seul un compromis peut mettre fin à ce conflit vieux de plusieurs années.
Après avoir vu le jeune, nous voilà devant Mr et Mme Gingko biloba, il laisse les cônes de pollen s’envoler et fertiliser l’ovule sur la branche tout proche, mais ceci entraine le passage par un stade de putréfaction malodorante nocif aux massifs d’ornements que permet l’arbre, qui peut vivre plus de 1000 ans.
Sous une allée bordant le champs récemment labouré et ensemencé, notre guide nous fait part (photos à l’appui) de sa découverte en plein jour, d’un petit duc des montagnes, rapace nocturne, dans un pin d’une propriété voisine.
Un chêne liège a été dégagé lors d’un nettoyage de sous-bois et nous devisons en lisière du bois : se méfier des embrassades d’arbres sous des prétextes d’harmonie avec la Nature, elle a ses pièges ! Un cyprès de Lambert près d’un pavillon de chasse, ouvert pour nous, et délivrant une odeur d’essence de cèdre, parce que du bois de cette essence imputrescible est stocké là, dont les murs, autrefois habillés de bois ont servi a remplacer ceux du château, peut être trop abimés ou de meilleure couleur ; devant ce pavillon en direction du château, un jardin à la française avec buis et ilex crenata agrémente la vue par une pelouse verte et le tout bien taillé. Le houx crénata remplace le buis dans beaucoup de jardins tel Versailles car le traitement au Bacylius ne suffit pas à le sauver.
Devant la demeure, belles marches d’accès à une terrasse distribuant 2 entrées réservées à la propriétaire de ce magnifique lieu et que nous remercions de nous avoir permis de visiter.
Cordialement,