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15/02
Art

Artemisia Gentileschi, la plus accomplie des femmes peintres du courant caravagesque

Artemisia Gentileschi est certainement, disait Christine Darmagnac, l’artiste peintre la plus célébrée du seicento italien, tant pour l’ensemble de son œuvre que pour la manière indépendante dont elle a conduit sa vie. Un tempérament fort lui permit de surmonter des épreuves difficiles et de se consacrer à une carrière brillante à travers les grandes cours d’Italie. Elle laisse une soixantaine de peintures, dont quelques chefs-d’œuvre dans lesquels on mesure aisément sa capacité à retenir notre attention et forcer notre admiration dans les rendus de matière.

Cette conférence aura été pour nous l’occasion de prendre la mesure du talent et de l’abondance de l’œuvre de cette artiste qui connut en son temps une reconnaissance hors norme avant un long effacement à l’ombre des grands noms masculins qui ont fait l’histoire de l’art baroque.

Christine Darmagnac aura eu le mérite de nous parler de l’artiste en n’évoquant qu’avec discrétion les évènements d’une  biographie tourmentée qui encourage trop souvent  une lecture de son œuvre entachée de voyeurisme.

Dès l’âge de 17 ans, c’est elle-même qu’elle représentait en « Suzanne et les vieillards » et l’on constate la place centrale tenue dans sa peinture par l’autoportrait et la représentation de son propre corps pour des sujets d’Histoire, mythologiques ou allégoriques.

 

Une exposition du Musée Maillol avait contribué à la faire redécouvrir au public parisien en 2012 :

Artemisia. 1593-1654. « Pouvoir, gloire et passions d’une femme peintre »

« Elle est née Artemisia Gentileschi, fille d’Otavio Gentileschi, l’un des plus grands peintres de la Rome baroque.

A l’aube du XVIIe siècle en Italie, quand les femmes étaient mineures à vie, quand elles appartenaient à leur père, à leur mari, à leurs frères ou à leurs fils,  Artemisia a brisé toutes les lois de la société en n’appartenant qu’à son art.

En quête de sa propre gloire et de sa liberté, elle a travaillé pour des princes et des cardinaux, gagné sa vie à la force de son pinceau et construit son œuvre, inlassablement.

A l’instar de Caravage, il a fallu attendre plus de  trois siècles pour qu’elle soit de nouveau reconnue et universellement appréciée ».

C’est avec cette Sibylle d’Orazio Gentileschi que Christine Darmagnac a clôturé sa conférence. On y a reconnu un portrait d’Artemisia, quelle belle rencontre !

 

Découvrez en un clic, l’entretien avec Francesco Solinas, commissaire de l’exposition, maître de conférences au Collège de France à propos de l’exposition du Musée Maillol.

👉 http://vod.tv5monde.com/cvo/artemisia.mp4

Christine Darmagnac nous a laissé une dédicace sur le Livre d’or   👉  Dédicace

 

Jean-Pierre Debauve