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mardi
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Nov

Cinéma et entreprise

Annulation
Espace Bernard Giraudeau – 25 avenue du Président JF Kennedy 17000 La Rochelle
14:30
Denis Mellier | Professeur des universités en Littérature générale et comparée
Gratuit pour les adhérents
Prix d’accès au public et/ou non abonné : 7€

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Denis Mellier est professeur à l’Université de Poitiers, où il enseigne la littérature générale et comparée, ainsi que le cinéma.

Il a publié de nombreux articles sur la fiction fantastique, l’horreur au cinéma, les esthétiques réflexives, et les relations entre la littérature policière et le roman contemporain. Parmi ses ouvrages : L’Écriture de l’excès. Poétique de la terreur et fiction fantastique, Champion, 1999. Grand prix de l’imaginaire, catégorie « Essai » 2000; La Littérature fantastique, « Mémo », Seuil, 2000; Textes fantômes. Fantastique et autoréférence, éditions Kimé, 2001; Les Écrans meurtriers. Essais sur les scènes spéculaires du thriller, éditions du Céfal, Liège, 2001.

Il a dirigé jusqu’en 2013 la publication de la revue Otrante. Arts et littérature fantastiques (éditions Kimé). Il a participé à The Cambridge History of the Graphic Novel (2018) et a dirigé le numéro de Recherches Sémiotiques/Semiotic Inquiry (RS.SI) « La bande dessinée au miroir, Bande dessinée et réflexivité » (2018).

 

Comédies, thrillers, réalisme social et même fantastique horrifiant, le cinéma offre généralement des représentations très critiques du monde de l’entreprise décrite comme un « univers impitoyable ».  Les conflits entre firmes sont présentés comme de véritables guerres, les marchés comme des campagnes, les métaphores de la concurrence et des alliances sont militaires. Le langage et les actions passent de la violence de la domination à l’euphémisme de la manipulation psycho-affective, et les films exposent les formes d’une novlangue néo-managériale dans laquelle les réalités crues du travail et de la société s’éloignent, s’estompent.

Au-delà des clichés et des authentiques analyses, le cinéma témoigne du fait que libéralisme et néo-libéralisme ont créé un imaginaire du travail et de l’organisation des rapports humains dans les lieux de son exercice qui les transforme en véritable incubateur des formes de vie contemporaines. Les lieux sociaux, amoureux, familiaux mais aussi les trajectoires individuelles, les ascensions, les échecs, les départs voire les fuites sont perçues au prisme de l’entreprise. Les films ne présentent guère l’entreprise comme le lieu de l’épanouissement et de la réussite personnelle mais plutôt comme celui d’une brutalisation soft des sociétés contemporaines.

A partir de quelques exemples, on essaiera de montrer la façon dont le cinéma documente des rapports de travail mais aussi, par le prisme de la fiction et de la dramatisation des situations, offre le moyen de réfléchir sur la place que prennent dans les existences contemporaines certaines formes de rationalité et d’organisation du travail, et très au-delà, de la place qu’il occupe dans les existences.