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28/03
Art

Femmes des avant-gardes

Elle avait fait le choix de mettre l’accent sur leur contribution à l’abstraction en évoquant les étonnantes représentantes  de l’art spirite que révéla la récente Exposition « Elles font l’abstraction ».

J’espère que certains d’entre vous auront pu voir au Centre Pompidou l’anglaise Georgiania Houghton ou la suédoise Hilma Af Klint.

L’évocation de la Danse serpentine de l’américaine  Loï Fuller, de la Métachronie de la française Valentine de Saint Point ou de l’Aérodanse de l’italienne Giannina Censi auront illustré l’entrée radicale des femmes et de leur corps dans un univers futuriste accaparé par son chef de file Marinetti.

Marinetti dont la misogynie virulente n’est pas parvenue à étouffer son épouse Benedetta Capa Marinetti,  peintre à part entière et auteure de son propre manifeste, celui de « l’Aero peinture ».

Cette conférence fut aussi l’occasion d’une présentation des « amazones de l’avant-garde russe » que furent Olga Rozanova, Natalia Gontcharova, Alexandra Exter, Lioubov Popova, Varvara Stepanova et de la part capitale de l’apport de ces  femmes à l’avant-garde russe.

Quel bonheur, dans le temps de guerre en Ukraine que nous connaissons,  de pouvoir évoquer ces artistes issues de Russie ou d’Ukraine, leur audace, leur créativité, leur courage, leur intelligence, exprimés dans, ou en dépit,  de l’Empire Russe ou de l’URSS.

Vous pourrez retrouver toutes ces femmes dont je vous rappelle à dessein les noms, sur le site de l’association AWARE 👉 (Archives of Women Artists Research and Exhibitions).

Cette association occupe, depuis peu, ce qui fut la Cantine de Marie Vassilief dont Pascale a évoqué le rôle dans le Montparnasse des années folles.

Prenez le temps, en sortant de la Gare Montparnasse, de diriger vos pas vers le 54 avenue du Maine. Outre le souvenir de cette artiste russe généreuse qui sut nourrir Picasso et Modigliani, vous y apprécierez la tranquillité d’une de ces « villas parisiennes », ses gros pavés et son abondante végétation,  qui « sentent bon le Bassin Parisien ».

Certains d’entre vous  sont inscrits pour la visite de l’exposition « Pionnières » au Musée du Luxembourg qui viendra assurément compléter notre connaissance des femmes libres dans le Paris des années folles.

Pascale Lepinasse a exprimé le regret de ne pouvoir nous raconter comment les femmes des avant-gardes se sont emparées de ce nouveau média que fut la photographie, ce n’est que partie remise !

Voici quelques recommandations de lecture d’ouvrages non épuisés :

  • Lea Vergine :  « L’autre moitié de l’avant-garde 1910-1940 ». Editions des Femmes. Antoinette Fouque
    A l’occasion de la grande exposition milanaise de 1979,  une tentative pionnière de recensement et de résurrection de la création féminine qui ambitionnait de « ramener au jour la moitié suicidée du génie créateur »
  • Iveta Slavkova : « Réparer l’homme » La crise de l’humanisme et l’Homme nouveau des avant-gardes autour de la Grande Guerre (1909-1929). Les presses du réel
    Ouvrage dans lequel cette historienne de l’art, conférencière et amie de l’UTL, signe une étude ambitieuse sur ces deux courants, liés à la première guerre mondiale, que furent l’Ecole du Bauhaus et le futurisme italien, dont elle nous fait découvrir nombre d’aspects méconnus
  • Pascale Lepinasse : « Comprendre l’art moderne » « Comprendre l’art contemporain »
    que vous pouvez vous procurer auprès d’elle

 

Voici la dédicace laissée par Pascale Lépinasse sur le Livre d’or : 👉 « Dédicace« 

 

Jean-Pierre Debauve

 

 

 

Vignette : Photo JPD. Varvara Stepanova. Self caricature. 1924

 

Crédit Photo : Par Guilhem Vellut from Paris, France — Villa Vassilieff @ Montparnasse @ Paris, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=53479203