« Ida ou le délire » d’Hélène Bessette
Encensée par Marguerite DURAS pour qui « la littérature vivante » … « pour l’instant le moment, c’est Hélène Bessette et personne d’autre en France », soutenue par Robert QUENEAU qui avait décelé en elle « une œuvre aux qualités exceptionnelles », Hélène Bessette, plusieurs fois en lice pour des prix littéraires prestigieux, resta trop avant-gardiste pour son temps.
Sa voix singulière, ses cris de révolte, bousculent, sur le fond comme sur la forme, et Marina Salles nous en donnera un exemple vivant avec « Ida ou le délire » -publié en 1973 chez Gallimard-, critique acerbe et sans concession de cette société bourgeoise des « 30 Glorieuses » qui, fascinée par le consumérisme, ne daigne pas prêter attention aux « petits de ce monde » et « accueillir les murmures de vies empêchées » comme le souligne en substance, l’écrivaine Lola Lafon dans sa préface d’ « Ida ou le délire » publiée en 2020 chez Points.
Ida rappelle également l’humble Félicie de « Un cœur simple » de Flaubert, qui, lui aussi, a donné vie à « ces invisibles » bafoués par la bourgeoisie de son temps.