La tradition assigna longtemps les artistes femmes aux tableaux de bouquets de fleurs et aux portraits souvent mièvres de mères et d’enfants.

Au XXe siècle, apparaissent des personnalités féminines singulières, privilégiant à ces poncifs une position décalée afin de se réapproprier leur image, leur vécu et leur identité. Parce qu’elles restaient amplement reléguées à la marge, nombre d’entre elles ont investi une pratique immédiatement accessible : la performance, mode d’expérimentation et d’expression échappant aux conventions du milieu et du marché de l’art. Parce qu’ils placent le corps de l’artiste actif et participant au centre de l’acte créatif, les happenings sont le medium idéal pour remettre en question les stéréotypes, jusqu’à faire du corps féminin l’outil d’une revendication politique.