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10/02
Littérature

Café littéraire du 12 janvier : « Ida ou le délire » d’Hélène Bessette présenté par Marina Salles

« La littérature est la parole d’un temps  » selon Hélène Bessette, « Ida ou le délire » en est l’illustration.

En effet, ce roman, inspiré par un fait divers réel, offre l’opportunité à l’écrivaine, de brosser un portrait au vitriol de la société bourgeoise de la fin des 30 glorieuses et du consumérisme débridé. Acheter engendre un sentiment de supériorité, mais pas de compassion.

Ida, la bonne dévouée et soumise, en fait les frais, rejoignant en cela d’autres servantes : celles de Molière, Flaubert, Proust et bien d’autres.

Ida sans cesse rabaissée, ridiculisée parce qu’elle regarde sans cesse ses pieds, garde le silence. Aux yeux de sa maitresse, elle est un être inférieur dénué d’intelligence. Mais la nuit appartient à Ida, car elle lui offre le calme, et la liberté d’être, sans personne pour la juger.

Mais le roman commence par la mort d’Ida. Elle vient de se faire renverser par un véhicule !

Accident ou suicide ? aucune réponse n’est désormais possible, alors on imagine. Il s’en suit une avalanche de questions qui tournent au délire car rien dans ses objets personnels ne livre un quelconque indice, excepté que l’on découvre une autre Ida que celle décrite par sa maitresse.

A l’évidence, Ida a repris sa liberté. C’est un pied de nez intolérable, un mystère qui bientôt est décrit comme une monstruosité, et là, c’est un scandale ! La « chose » Ida renverse les codes, et de dominée, devient dominante de cette société bourgeoise sans empathie ni compassion pour les invisibles.

On peut également voir dans ce roman une vengeance personnelle d’Hélène Bessette dont la vie fut difficile, et qui, pour survivre a dû travailler au service de bourgeois.