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26/12
Histoire

Ernest Cognac : la Samaritaine, les oeuvres, une famille rochelaise

Ernest Cognacq est né en 1839 à Saint Martin en Ré. Issu d’une famille aisée, il part très jeune à Paris pour travailler dans ce que l’on appelle alors les magasins de nouveautés en qualité de vendeur de calicot. Après  quelques expériences malheureuses, il s’installe à son compte en 1870 et loue un petit local face au Pont Neuf à proximité de l’ancienne pompe de la samaritaine.

En 1872, il épouse Marie Louise Jaÿ, originaire de Samoëns en Haute Savoie, alors première vendeuse au rayon confection du Bon Marché. Commence alors l’ascension remarquable de ce couple aux qualités complémentaires (lui le vendeur, elle  la gestionnaire). Quatre magasins de style Art Nouveau sont ouverts de 1905 à 1910 et les ventes dépassent le milliard en 1925. Fait notable : ces agrandissements ont été effectués sur fonds propres, sans jamais faire appel au crédit.

A cette réussite commerciale s’ajoute une œuvre philanthropique exceptionnelle. La fondation Cognacq Jaÿ, créée en 1916, va gérer notamment une maison de retraite, un centre d’apprentissage, une maternité, un orphelinat, une maison de repos, un ensemble de logements, essentiellement dédiés aux employés de la Samaritaine.

Par ailleurs, entre 1900 et 1925, Ernest Cognacq, qui a une âme de collectionneur, réunit une importante collection d’œuvres d’art  du XVIIIe siècle qui est donnée à la ville de Paris en 1928  et devient le musée Cognacq Jaÿ. Il rachète également en 1906 les collections d’un érudit local qu’il offre à la commune de Saint Martin en Ré.

Cette conférence a été très appréciée du public car, outre le fait d’avoir donné vie à Ernest Cognacq et son épouse, elle nous a  plongés dans l’histoire de la seconde moitié du XIXe et de la première moitié du XXE siècle qui voit, avec le développement de l’industrie et du capitalisme, l’essor des grands magasins. La Samaritaine, qui a ouvert à nouveau ses portes en juin 2021 après une rénovation de grande ampleur, en est sans doute  l’exemple le plus parfait.

 

 

Marie Battestini