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08/03
Histoire

Fleuriau, le sucre et les esclaves

Alain Bouquet a été directeur de recherche au CNRS en astrophysique. Il s’est toujours intéressé aux questions de diffusion des connaissances, intervenant dans des lycées, des maisons de la culture, des médiathèques et a publié plusieurs ouvrages de vulgarisation traitant de cosmologie. Il a été également directeur du Musée Curie.

C’est aussi un passionné d’histoire qui s’est intéressé à la vie d’Aimé Benjamin Fleuriau, personnage qui a fortement marqué l’histoire locale et bien au delà.

Né en 1709, Aimé Benjamin Fleuriau, fils d’un marchand raffineur de sucre ayant accumulé des dettes, quitte La Rochelle à 26 ans et part rejoindre son oncle à Saint Domingue, qui possède une plantation et une sucrerie. 25 ans plus tard il est l’un des plus gros propriétaires terriens de Saint Domingue et amasse une grande fortune.

En effet la culture de la canne à sucre était une activité très rentable, le sucre devenant aux XVIIe et XVIIIe siècles une matière très prisée. Cependant la production de sucre raffiné nécessitant une forte intensité de main d’œuvre, les colons européens, français en particulier, utilisèrent des esclaves importés depuis l’Afrique pour pallier le manque de main d’œuvre locale, alimentant ainsi le commerce triangulaire et le développement de l’esclavage.

De retour à La Rochelle en 1755, Aimé Benjamin rembourse les dettes de son père et se lance alors dans le commerce du « bois d’ébène ». Très riche il ne lui manque plus qu’un titre de noblesse. Il achète en 1776 une charge d’officier commensal de la Maison du Roi et devient ainsi Fleuriau, sieur de Touchelongue.

Il décède à La Rochelle en 1787 après avoir acquis l’hôtel particulier, rue Fleuriau, qui abrite aujourd’hui le musée du Nouveau monde.

Cette conférence très riche et très bien documentée a permis, à travers l’histoire de Benjamin Fleuriau, de traverser le grand siècle et de découvrir notamment l’organisation du travail, l’organisation sociale ainsi que les conditions de vie des esclaves dans une plantation sucrière des Caraïbes.

 

Marie Battestini