Conférences
Gestion de l’eau : le modèle français et son avenir face aux évolutions climatiques
Crues l’hiver et sècheresses l’été, toutes à fort impact, font désormais sans cesse la une des médias de notre pays. Non loin de La Rochelle, manifestants et policiers se sont battus à travers champs autour d’un réservoir d’eau artificiel.
Mais que se passe-t-il alors même que l’eau est théoriquement abondante en France et qu’on célèbre le soixantième anniversaire d’une organisation française de la gestion de l’eau, imitée par l’Union européenne et à travers le monde. Le « modèle français » est, en effet, fortement bousculé par les effets rapides des changements climatiques mais, aussi, par l’évolution vers plus de conflictualité dans les rapports sociaux et politiques.
Pour autant, alors qu’il faut et faudra de plus en plus partager l’eau, et d’abord avec les milieux naturels, les solutions ne se trouveront que par la recherche de compromis. Quelques données aideront peut-être chacun à mieux prendre conscience des enjeux à venir.
Didier Meyerfeld est Ingénieur génie-civil, diplômé de l’École Supérieure des Travaux Publics à Paris.
Sa vie professionnelle s’est déroulée, totalement, au sein d’Electricité de France, de mars 1976 à juin 2014, date à laquelle il a pris sa retraite.
Pendant 10 ans, de 1976 à 1985, il a participé, comme ingénieur, aux études et à la réalisation de deux des derniers grands aménagements hydroélectriques français, y compris deux grands barrages, Pla de Soulcem et Laparan, au sein des Services de la Production hydraulique d’EDF à Toulouse et sur les deux chantiers en Ariège
De 1985 à 1991, il a été en charge d’une équipe d’une vingtaine d’ingénieurs, de contrôleurs de travaux et de projeteurs en charge de la maintenance et de la modernisation du génie-civil des aménagements hydroélectriques EDF des Pyrénées. Cela a aussi concerné la conception et la réalisation des premières passes à poissons migrateurs et la restauration d’une très ancienne centrale hydroélectrique, au cœur de Toulouse, le Bazacle, pour l’ouvrir au public.
De 1991 à 1996, il a été chargé, à Toulouse, de la communication interne et externe d’EDF dans le grand Sud-ouest, en particulier dans le domaine de l’environnement, la relation avec les grands acteurs régionaux et locaux, les discussions et négociations, dans le domaine des usages de l’eau, avec toutes les parties prenantes (élus, acteurs économiques, milieu associatif, medias etc…) et, enfin, la gestion du site du Bazacle, à Toulouse, ouvert au public.
De 1996 à 2000, il a travaillé, à la Direction Nationale de la Production hydraulique à Paris, sur les stratégies et politiques de l’Entreprise en matière de gestion de l’eau et de l’environnement et les relations, au niveau national, avec les grands acteurs de l’eau (Ministères, parlementaires, organismes professionnels, associations, notamment écologistes). J’ai participé, également, à l’organisation, dans les Directions régionales, des équipes en charge de ces sujets.
De 2000 à 2004, il est parti à Limoges pour y créer et y diriger l’équipe en charge de l’environnement et la gestion de l’eau, pour le Massif central et la Bretagne, appliquant donc, sur le terrain, les stratégies et politiques élaborées au niveau national et qui ont dû, évidemment, s’adapter aux contextes, problématiques, acteurs et actualité des régions (épisodes de sècheresse, pollutions, développement touristique, irrigation, restauration de milieux naturels, réintroductions d’espèces, etc…).
De 2004 à 2014, enfin, de retour à Paris, il a pris la responsabilité nationale sur les thèmes, en évolution croissante, de l’environnement et de la gestion et du partage de l’eau mais aussi des concessions hydroélectriques : il s’agissait de préparer et d’organiser l’entreprise à la mise en concurrence européenne de l’attribution des autorisations d’exploiter les aménagements hydroélectriques (qui sont, en fait, propriété de l’Etat). C’est un travail polyvalent qui touche au juridique, à l’économie et au financier, à la technique, à l’environnement mais aussi au social et qui nécessite beaucoup d’études, de contacts et de négociations, notamment avec le Gouvernement et ses Services. Il animait une équipe d’une vingtaine de personnes et en coordonnait environ 150 à travers la France.
