Composée en 1727 pour le Vendredi Saint, c’est l’une des plus vastes œuvres de JS. Bach tant par ses dimensions que par les moyens utilisés. Elle a été écrite pour un double chœur et deux orchestres qui se répondent. Elle alterne récitatifs, chants soliste, épisodes choraux puissants et expressifs.

Monumentale, l’œuvre dure 2h45 et n’a pas été jouée fréquemment au 18ème siècle. La partition ne sera redonnée qu’un siècle plus tard, en 1829, grâce aux efforts de Felix Mendelssohn. De nos jours, avec le renouveau du baroque, elle rayonne au sommet des grandes productions musicales.

Je voudrais vous faire partager quatre extraits qui me sont particulièrement chers. Le chœur d’entrée, deux arias pour voix de soprano qui dialoguent avec la flute ou le violon, et le chœur de fin.

Chœur d’entrée

L’orchestre au complet introduit le chœur qui prend la foule à témoin du drame qui va se jouer : « Kommt ihr Töchter, helft mir klagen » (Venez mes sœurs, partagez mes larmes).

La mélodie est apaisée, elle n’annonce pas encore le drame de la Passion mais elle prépare l’auditeur.

Le chœur et l’orchestre du Collegium Vocale de Gand sont dirigés par Philippe Herreweghe   👉  « 🎧 »

L’aria « Erbarme dich »

L’aria « Erbarme dich, mein Gott » (Seigneur prends pitié) se situe juste après le reniement de Pierre qui pleure amèrement. C’est la mélodie la plus connue et la plus chantée par les sopranos ou contralto.

Le dialogue entre la contralto Delphine Galou et le violon de François-Marie Drieux tissent une dentelle de lamentation.

L’ensemble Les Siècles est dirigé par François-Xavier Roth  👉  « 🎧 »

L’aria « Aus liebe will mein Heiland sterben »

Maintenant une pépite musicale : l’aria « Aus liebe will mein Heiland sterben » (Par amour mon sauveur veut mourir). La foule vient de demander à Pilate de crucifier Jésus.

Le dialogue entre la voix de Sabine Devieilhe (soprano colorature) et la flutiste est un moment suspendu dans le temps.

L’ensemble Pygmalion est dirigé par Raphaël Pichon  👉  « 🎧 »

Chœur de fin

« Wir setzen uns mit Tränen nieder » (Nous nous asseyons en pleurant… )

Le chœur final est à la fois bouleversant, apaisant et éclatant d’espoir. On peut le considérer comme une berceuse « Apaisés, les yeux se ferment alors » …  Ce sont les dernières paroles de la Passion selon Saint Matthieu.

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Bonne écoute !

Yves Pillon