Conférences
La crise au Sahel
Depuis 2012, l’instabilité d’origine djihadiste qui se manifestait ponctuellement au sud du Sahara algérien a embrasé l’ensemble de la zone sahélienne africaine. L’intervention française au Mali, décidée en janvier 2013, a marqué le début d’une crise politico-militaire qui s’est aggravée avec le temps et dont nul ne peut prévoir l’issue.
Le sujet est délicat et doit être traité dans toute sa complexité. On s’efforcera donc de recourir à tous les facteurs explicatifs de cette crise : la décolonisation et le sort réservé aux populations nomades, les conflits intercommunautaires sur fond de croissance démographique non maîtrisée et de dégradation des conditions climatiques, la chute de Kadhafi, les coups d État à répétition et l’irruption des mercenaires du groupe russe Wagner sur un théâtre d’opération plus vaste que l’Europe occidentale.
Le rôle de la communauté internationale, représentée par des institutions diverses (ONU, Union africaine, CÉDÉAO notamment) et le jeu diplomatique antagoniste de la France et de la Russie, ont fini par générer des sentiments anti-occidentaux qui renforcent l’influence des groupes islamiques armés.
La fin de l’opération Barkhane fait-elle craindre une évolution vers un « Sahelistan » ?
Professeur de géographie politique à l’Université Bordeaux-Montaigne, et chercheur au laboratoire LAM-CNRS « Les Afriques dans le Monde » de Sciences Po Bordeaux, Christian Bouquet a d’abord été enseignant-chercheur (1968-1983) détaché dans un certain nombre d’universités africaines (Tchad, Côte d’Ivoire, Madagascar, Centrafrique). Il a ensuite (1984-2001) servi comme conseiller chargé de la coopération dans les ambassades de France au Niger, aux Comores, à Djibouti, à Madagascar et en Côte d’Ivoire, soit un séjour pratiquement ininterrompu de plus de trente années sur le continent africain et dans l’océan Indien.
Réintégré en 2001 dans son université d’origine, dont il a été longtemps vice-président délégué aux Relations internationales, il s’est spécialisé dans la géographie politique des crises africaines et il anime l’atelier de cartographie électorale de LAM. Malgré les conditions difficiles des années 2020, il continue ses recherches de terrain en Afrique subsaharienne et à Madagascar.
Il est l’auteur d’une centaine d’articles scientifiques et d’une dizaine d’ouvrages spécialisés dans les questions de géographie du développement et de géopolitique africaine.
Derniers ouvrages publiés : Regards géopolitiques sur les frontières (L’Harmattan) en collaboration avec Hélène Velasco-Graciet, Géopolitique de la Côte d’Ivoire (Armand-Colin), Les géographes et le développement. Discours et actions (MSHA), et surtout Côte d’Ivoire. Le Désespoir de Kourouma (Armand-Colin).
Vous trouverez ci-après un document PDF qui affiche les liens vous permettant d’en savoir plus sur ce sujet …
Image d’illustration : Carte représentant le Sahel par Munion — Natural Earth Data –> ArcMap –> Illustrator & Photoshop, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42808152