Festival d’été après avoir été un événement printanier, les Rencontres Internationales d’Art Contemporain (1973-1984) affichent dès leur conception la volonté d’un dialogue entre les arts (musique, danse, théâtre, cinéma, arts plastiques), d’un soutien à la création contemporaine dans une logique interdisciplinaire et d’un décloisonnement entre les publics. Face au Festival International d’Art Contemporain de Royan (1964-1977) – manifestation pionnière mais souvent considérée comme élitiste et coupée d’un public non spécialiste – les RIAC s’ouvrent sur la ville et articulent leur programmation avec celle de la Maison de la culture. Elles sont notamment marquées par les figures de leurs deux principaux directeurs artistiques, Claude Samuel puis Alain Durel, ainsi que par l’action du critique Jean-Loup Passek, qui conçoit un « festival dans le festival » consacré au cinéma, origine de l’actuel FEMA.

Dès son origine, l’histoire des RIAC s’articule étroitement avec celle de la décentralisation culturelle et des politiques de contractualisation avec les collectivités territoriales, initiée par l’État dans les années 1970 et poursuivie par le ministère Lang.

À l’échelle locale, les Rencontres témoignent d’un type de politique culturelle ambitieuse, voulue et menée par des équipes municipales considérant la création artistique contemporaine comme un puissant facteur de démocratisation culturelle et de visibilité internationale. Outre le soutien actif de Michel Crépeau, les Rencontres ont été rendues possibles par l’action de son président, le Docteur Sabatier, dans le cadre d’une étroite collaboration avec la Maison de la Culture, dirigée par Dominique Bruschi puis par Bernard Mounier.

Ainsi, cette conférence propose une histoire politique et culturelle de cette manifestation internationale inscrite dans la géographie de l’agglomération rochelaise.