Les noms de Piero Manzoni (1933-1963) et de Maurizio Cattelan (1960-) sont invariablement associés aux scandales qu’ont suscités nombre de leurs oeuvres. Manzoni commence en 1957 par éradiquer toute notion de style en produisant les Achromes, surfaces uniformément blanches exprimant un vide conceptuel, avant de créer des peintures invisibles, enfermées dans des boîtes. Mais sa série la plus scandaleuse reste celle de la « Merda d’artista », boîtes de conserve contenant ses excréments, vendues chaque jour au poids selon le cours de l’or. Cattelan, lui, aussi populaire que controversé, propose des sculptures hyperréalistes pour interroger notre perception du réel, tout en remettant en cause avec insolence les institutions et autres figures d’autorité. Quel est l’enjeu de la provocation pour ces deux troublions, phares de la création contemporaine ? Et que penser de modes d’expression aussi transgressifs ?