Le France 1, dernier navire météo-stationnaire, a assuré les relevés météorologiques de 1958 à 1985.

Il existait un bateau identique, un bateau jumeau, le France 2. Ils ont cessé leurs activités en 1985 lorsque les satellites ont été utilisés pour la météorologie.

Le France 1 quittait le port de La Pallice vers un secteur précis de l’Océan Atlantique où se forment les dépressions. Il mettait 2-3 jours pour atteindre son point, par exemple le point Roméo était situé à 1100 km. C’était une station météo flottante qui restait sur place 25 jours, puis il était relayé par le France 2. La relève était le seul moment où les 2 bateaux se croisaient.

Le France 1 a été racheté par la ville de La Rochelle en 1988 et a intégré la flotte du Musée Maritime. Le France 2 est devenu un bateau de croisière et a été détruit par un incendie. Le France 1 est le dernier navire météo existant en Europe.

C’est un grand navire, 76 m de long, à propulsion diesel électrique, ce qui était moderne pour l’époque. Il avait 3 moteurs très gloutons en gasoil qui consommaient 3500 litres/jour chacun, installés dans une imposante salle des machines, très bruyante pour les mécaniciens (110 décibels). On embarquait 250 000 litres de gasoil.

À bord, une cinquantaine de personnes répartis dans 5 ponts selon une hiérarchie, chacun avait son espace, son réfectoire et ses cabines, le commandant, les 8 météorologues, le médecin et son infirmier, les 9 personnes de l’intendance, les mécaniciens, les techniciens de l’aviation civile et les matelots.

Les relevés par ballon sonde en altitude étaient effectués 4 fois par jour sur tous les bateaux météo du monde et à la même heure. Les relevés de surface étaient collectés toutes les heures.

Le France 1 avait d’autres missions que les relevés météo, il assurait l’assistance médicale en mer et l’assistance à la navigation aérienne.

Isabelle Gresseff