Conférences
Peinture et Cinéma américain (2/3)
Volet n° 2 – Filmer l’acte de création : les risques d’une exposition
Picasso, pas plus que d’autres peintres, n’aiment travailler en présence d’observateurs. Pourtant, en 1953, il évoque avec Henri-Georges Clouzot l’idée de faire un film et Le mystère Picasso (1955) constitue un des rares exemples où une caméra parvient à saisir l’acte de création.
Quelques années plus tôt, le photographe allemand Hans Namuth tentait lui aussi de saisir le geste très particulier de Jackson Pollock. Mais cette aventure sera bien différente. Namuth qui réalise alors son premier film est très inexpérimenté et Pollock un être fragile. Le cinéaste demande à son modèle de recommencer les mêmes actions. Pollock s’exécute mais finit par perdre contact avec la peinture. A la fin du tournage, il s’effondre et se remet à boire après plusieurs années d’abstinence. Pollock 51, le film de Hans Namuth, fera connaître la peinture de l’artiste à travers le monde, mais il marquera aussi la fin de sa carrière.